Dans le désordre de Marion Brunet
Roman jeunesse à partir de 13 ans
Sarbacane, Exprim’, 250 pages, janvier 2016
Il est rare qu’un roman jeunesse
aborde le sujet de l’engagement de la jeunesse, de ses idéaux et de ses luttes.
En donnant la parole à sept personnages attachants et différents, filles et
garçons, Marion Brunet nous fait vivre leurs questionnements, leur enthousiasme
dans une langue dynamique. Ecrit au présent, le récit communique au lecteur la
fièvre vitale des personnages. Les dialogues, drôles, tendus, introspectifs
participent aussi à cette impression de bouillonnement.
Ce roman est bâti en trois actes
comme une tragédie classique. (voir le plan ci-dessous)
Le roman commence dans la joie de
la manifestation contre l’austérité : « La rumeur est immense et fait
vibrer Jeanne, comme un début de fièvre. Les frissons lui remontent le long du
dos, griffent sa nuque. Quelque chose va se passer bientôt, quelque chose qui
gronde et qui menace. Elle le sait sûr et certain ». Dans cette foule,
Jeanne accroche le regard de Basile, Basile aperçoit de loin cette fille, coup
de foudre instantané pour les deux jeunes adultes. Dans cette foule, Tonio,
Alison, Lucie et son amoureux Jules. Quand la police charge, les manifestants
sont séparés : les uns atterrissent au café pour se remettre des
lacrymogènes, les autres en garde-à-vue. Et enfin arrive Marc qui a raté la
manif. C’est ainsi que les sept héros de ce roman font connaissance réunis par
la lutte commune. Certains vivent dans un squat, d’autres, étudiants vivent en
cité universitaire.
Le lendemain, Jeanne, l’étudiante
en Lettres classiques et Basile le cordiste qui a quitté le lycée depuis deux
ans se parlent enfin et la passion brûle entre eux.
Bientôt, tous s’installent dans
un nouveau squat, réunis par leur lutte, leur révolte, leurs idéaux. Ils sont
libertaires, rêvent d’une vie différente, en rupture grandissante avec leur
famille, engagés depuis longtemps ou militants débutants, travailleurs qui
enchaînent de petits boulots ou étudiants, issus de familles populaires ou
bourgeoises, tous réunis dans une volonté de changement.
Ils se cherchent, apprennent la
lutte, se détachent des rêves de leurs parents, vivent de récupération et de
vols au supermarché, pratiquent la récupération et l’occupation, débattent des
nuits entières, s’aiment, se disputent.
Dans la troisième partie, centrée
sur la grande manifestation contre le G7, l’histoire vire à la tragédie :
la manifestation dégénère, les policiers s’acharnent avec leurs matraques et
l’un des sept succombe. On se souvient de la mort de Malik Oussékine en 1986,
de celle de Rémi Fraisse en 2014.
Plan
Rencontres : manif ; garde à vue ; au
bistrot ; croissants saucisson ; amitié ; droit
constitutionnel ; envol ; retour aux sources ; collage
sauvage ; les portes grandes ouvertes ; le canapé rouge ; sans
réserve
Un nôtre futur : Tonio ; des livres ;
le potager de Jules ; solitaire ; la grand soir ; la propriété
c’est le vol ; il neige ; le sourire d’Ulrike Meinhof ;
vacances ; 24 décembre ; ici ou ailleurs ; service ; la
cabane ; pôle emploi ; un pneu crevé ; transhumance ; now
future
Demain : sur la route ; une promesse ;
bien plus qu’une poignée ; réveil immonde ; le sang des
copains ; nouvelles du front ; une respiration ; pôle emploi
encore ; résurrection ; une réflexion de trop ; sous la
peau ; sans la nommer ; toi, Jeanne ; l’espoir
Retrouvez la biographie de Marion Brunet sur le site de la
revue Ricochet :
Audrey défend le roman sur sa chaîne Le souffle des
mots : (deuxième titre)
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