mardi 9 février 2016

Nouveauté jeunesse : Dans le désordre



Dans le désordre  de Marion Brunet
Roman jeunesse à partir de 13 ans
Sarbacane, Exprim’, 250 pages, janvier 2016
Il est rare qu’un roman jeunesse aborde le sujet de l’engagement de la jeunesse, de ses idéaux et de ses luttes. En donnant la parole à sept personnages attachants et différents, filles et garçons, Marion Brunet nous fait vivre leurs questionnements, leur enthousiasme dans une langue dynamique. Ecrit au présent, le récit communique au lecteur la fièvre vitale des personnages. Les dialogues, drôles, tendus, introspectifs participent aussi à cette impression de bouillonnement.
Ce roman est bâti en trois actes comme une tragédie classique. (voir le plan ci-dessous)
Le roman commence dans la joie de la manifestation contre l’austérité : « La rumeur est immense et fait vibrer Jeanne, comme un début de fièvre. Les frissons lui remontent le long du dos, griffent sa nuque. Quelque chose va se passer bientôt, quelque chose qui gronde et qui menace. Elle le sait sûr et certain ». Dans cette foule, Jeanne accroche le regard de Basile, Basile aperçoit de loin cette fille, coup de foudre instantané pour les deux jeunes adultes. Dans cette foule, Tonio, Alison, Lucie et son amoureux Jules. Quand la police charge, les manifestants sont séparés : les uns atterrissent au café pour se remettre des lacrymogènes, les autres en garde-à-vue. Et enfin arrive Marc qui a raté la manif. C’est ainsi que les sept héros de ce roman font connaissance réunis par la lutte commune. Certains vivent dans un squat, d’autres, étudiants vivent en cité universitaire.
Le lendemain, Jeanne, l’étudiante en Lettres classiques et Basile le cordiste qui a quitté le lycée depuis deux ans se parlent enfin et la passion brûle entre eux.
Bientôt, tous s’installent dans un nouveau squat, réunis par leur lutte, leur révolte, leurs idéaux. Ils sont libertaires, rêvent d’une vie différente, en rupture grandissante avec leur famille, engagés depuis longtemps ou militants débutants, travailleurs qui enchaînent de petits boulots ou étudiants, issus de familles populaires ou bourgeoises, tous réunis dans une volonté de changement.
Ils se cherchent, apprennent la lutte, se détachent des rêves de leurs parents, vivent de récupération et de vols au supermarché, pratiquent la récupération et l’occupation, débattent des nuits entières, s’aiment, se disputent.
Dans la troisième partie, centrée sur la grande manifestation contre le G7, l’histoire vire à la tragédie : la manifestation dégénère, les policiers s’acharnent avec leurs matraques et l’un des sept succombe. On se souvient de la mort de Malik Oussékine en 1986, de celle de Rémi Fraisse en 2014.
Plan
Rencontres : manif ; garde à vue ; au bistrot ; croissants saucisson ; amitié ; droit constitutionnel ; envol ; retour aux sources ; collage sauvage ; les portes grandes ouvertes ; le canapé rouge ; sans réserve 
Un nôtre futur : Tonio ; des livres ; le potager de Jules ; solitaire ; la grand soir ; la propriété c’est le vol ; il neige ; le sourire d’Ulrike Meinhof ; vacances ; 24 décembre ; ici ou ailleurs ; service ; la cabane ; pôle emploi ; un pneu crevé ; transhumance ; now future 
Demain : sur la route ; une promesse ; bien plus qu’une poignée ; réveil immonde ; le sang des copains ; nouvelles du front ; une respiration ; pôle emploi encore ; résurrection ; une réflexion de trop ; sous la peau ; sans la nommer ; toi, Jeanne ; l’espoir

Retrouvez la biographie de Marion Brunet sur le site de la revue Ricochet :
Audrey défend le roman sur sa chaîne Le souffle des mots : (deuxième titre)

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