Il
était une fois un homme s'appelant Wang-fū, il habitait avec sa
femme dans un village paisible et chaleureux. Ils vivaient comme des
villageois normaux ; mais ils avaient un secret : ils
possédaient un pinceau magique. Tout ce qu'ils dessinaient avec ce
pinceau devenait réel.
La
belle-mère de Wang-fū se demandait pourquoi le couple était si
riche et heureux. Elle décida d'enquêter. Une nuit, elle
s'introduisit dans leur maison, trouva une porte cachée par un
miroir et l'ouvrit. Elle découvrit alors une petite pièce pleine de
richesses et de joyaux et au centre se trouvait… le pinceau. Elle
se dit : « Pourquoi y aurait-il un pinceau parmi toutes
ces richesses ? ». Jalouse, elle décida de le casser,
pensant qu'il valait beaucoup d'argent.
Le
lendemain, quand Wang-fū et sa femme découvrirent que leur pinceau
était cassé, ils furent tellement tristes que chacun alla pleurer
dans son coin. Wang-fū choisit un étang dans la forêt et sa femme
un banc à côté du puits.
Ils
découvrirent tous les deux dans le puits et l'étang une grenouille.
Celles-ci leur dirent :
« -Pourquoi
pleures-tu ainsi ? la femme et l'homme répondirent :
-Je
pleure car j'ai retrouvé mon pinceau magique cassé ce matin.
-Ne
te lamente pas ainsi, je vais t'aider à le réparer, leur
répondirent les deux grenouilles.
-Comment ?
dirent-ils.
-Prends
ce chemin dans la forêt et tu trouveras une femme qui te dira
quelque chose, dit la grenouille de l'étang à l'homme.
-Prends
ce chemin dans le village et tu trouveras un homme qui te dira
quelque chose, dit la grenouille du puits à la femme. »
Tous
les deux obéirent et remercièrent leur grenouille. Ils prirent le
chemin et Wang-fū rencontra la femme et l’épouse de Wang-fū
rencontra l’homme. Et là, ils eurent une étrange sensation :
« -Comme
vous ressemblez à ma femme ! s’exclama Wang-fū.
-Comme
vous ressemblez à mon mari ! dit sa femme. »
Et
ils se rendirent compte qu’ils étaient tous les deux au même
endroit.
Ils
marchèrent et trouvèrent un magasin de réparation d’objets. Ils
demandèrent au vendeur s’il pouvait réparer un pinceau magique
qui rendait les choses dessinées réelles. Il leur dit que la
réparation d’objets magiques était au sept cent trente-quatrième
étage. Wang-fū et sa femme furent étonnés et l’homme leur dit
qu’il pouvait les y téléporter. Ils acceptèrent. Ils se
trouvèrent instantanément au sept cent trente-quatrième étage .
Ils y trouvèrent un marchand vendant des colles magiques à un
milliard de naïkundus (monnaie de ce village). Ils avaient cette
somme-là (grâce au pinceau magique, ils vendaient des œuvres
vivantes), mais étant pingres et mesquins, ils la voulaient à mille
naïkundus. Le marchand accepta mais leur dit que tôt ou tard, pour
avoir été pingres et mesquins, ils deviendraient idiots et
aveugles. Le couple n’y crut point, partit de ce magasin et recolla
les deux bouts du pinceau magique.
Ils
continuèrent de vivre riches et heureux mais un an plus tard, ils
commencèrent à perdre l’usage de la vue et à devenir idiots. Il
arriva qu’un jour, ils furent complètement aveugles et idiots. Ne
pouvant plus peindre, c’est tout leur argent qui s’envolait. Au
moment de faire leur testament, étant toujours pingres et mesquins,
ils ne léguèrent rien à leurs descendants et cachèrent le pinceau
magique dans la tombe dans laquelle ils allaient mourir. Ils
moururent donc et leurs descendants, pour être riches et heureux, se
mirent en quête du pinceau magique. Mais peu importe le temps qu’ils
y passèrent, ils ne purent jamais le retrouver.
Maxime
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