mercredi 13 janvier 2016

Si toutes les Cendrillon du monde...



Si toutes les Cendrillon du monde...
            Il était une fois une classe de sixième qui avait lu « Vassilissa la très belle » d’Afanassiev. « Comme cette histoire ressemble à « Cendrillon » de Charles Perrault! » s’exclamèrent-ils. Aussitôt, ils décidèrent de comparer les deux contes...

le retour de Vassilissa (Ivan Bilibine)
La beauté est-elle un fardeau ?
            Dans les deux histoires, les deux héroïnes sont très belles. Elles perdent leur mère et leur père se remarie avec une femme qui a déjà deux filles. Vassilissa et Cendrillon sont toutes les deux maltraitées par leur méchante marâtre. Dans les deux cas, le père se montre absent : dans Vassilissa, il part pour affaires et ne réapparaît qu’à la fin. Quant au père de Cendrillon, le conte n’en parle pas sauf pour dire que sa femme le gouverne entièrement.
            Les deux jeunes filles deviennent les servantes de la famille car les marâtres cherchent à les enlaidir.  Cendrillon doit faire le ménage dans toute la maison, elle porte de méchants habits et dort près de la cheminée : c’est d’ailleurs pour cela qu’elle s’appelle Cendrillon. Vassilissa doit aller dans la forêt chercher du feu chez la Baba-Yaga, la sorcière et, comme Cendrillon, elle travaille dur : elle cuisine, nettoie, trie des graines.
            Heureusement, les deux filles sont aidées et protégées, Vassilissa par la poupée magique que lui a donnée sa mère en mourant, Cendrillon par sa marraine la Fée.
            A la fin, les héroïnes épousent des hommes importants, Prince ou Roi.


Au-delà des apparences
Cendrillon va au bal (Thiriet)
            Cependant les contes diffèrent sur plusieurs points. Dans Cendrillon, les trois sœurs se réconcilient à la fin alors que dans Vassilissa, les deux méchantes filles meurent brûlées.
            Les personnages merveilleux ne sont pas les mêmes : une Fée dans Cendrillon ; une sorcière et une poupée magique dans Vassilissa.          
            L’histoire de Vassilissa est plus longue car elle s’éloigne dans la forêt, affronte la sorcière, revient puis de nouveau part, cette fois pour la ville. D’ailleurs, les deux jeunes filles ne réussissent pas de la même façon. Cendrillon rêve d’aller au bal et elle y séduit la Prince qui la retrouve grâce à sa pantoufle de verre.  Vassilissa, livrée à elle-même, trouve une nouvelle protectrice, une grand-mère, et rencontre le Roi grâce à la qualité de son travail : elle file, tisse et coud à merveille.
            Enfin, Vassilissa est le nom de l’héroïne alors que Cendrillon est un surnom.

Des contes symboliques
            Pourquoi ce conte russe et ce conte français se ressemblent-ils ? Dans les deux contes, une fille très belle grandit et se marie, elle quitte son père et sa mère (décès, voyage), apprend à tenir une maison. Dans les deux histoires, on note une mésentente et une jalousie entre les sœurs. Ce sont des histoires universelles.
            Toutefois, Vassilissa a une autre signification. La forêt sauvage abrite une sorcière païenne, la fillette est bénie par sa mère : le conte oppose aussi la Russie païenne et la Russie chrétienne.

La Babayaga (Bilibine)
Le souffle de l’aventure
            La classe a préféré à une écrasante majorité le conte de Vassilissa car l’héroïne affronte des dangers, connaît la peur, redoute la mort et c’est une histoire plus exotique. Elle a aussi apprécié que les deux méchantes sœurs soient sévèrement punies.
            Quelques élèves continuent à préférer Cendrillon, c’est une belle histoire rassurante avec une belle princesse et une fée qui exauce tous les souhaits.

                                La classe de 6C


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