Pour en
finir avec « du coup »
Après une explosion aux multiples échos qui nous
laissa tous endoloris la semaine dernière, je vous propose une petite mise au
point.
Ecoutons d’abord la docte Académie Française :
La
locution adverbiale du coup
a d’abord été employée au sens propre :
Un poing le frappa et il tomba assommé du coup.
Par la suite, on a pu l’utiliser pour introduire la conséquence d’un évènement : Un pneu a éclaté et du coup la voiture a
dérapé. Mais, ainsi que le dit Le Bon
Usage, il exprime « l’idée d’une cause agissant
brusquement », et à sa valeur consécutive s’ajoute donc une valeur temporelle traduisant une
quasi-simultanéité. Du coup
est alors très proche d’aussitôt. On ne peut donc pas employer
systématiquement du coup, ainsi
qu’on l’entend souvent, en lieu et place de donc, de
ce fait, ou par
conséquent. On évitera également de faire de du coup un simple adverbe de
discours sans sens particulier.
Des thèses ont été écrites sur le sujet. Le Journal
Le Télégramme s’est penché sur la question. Voici un extrait de l’article :
Catherine Sasser,
maître de conférences à l'Université de Lorraine et directrice d'une agence de
communication, explique sur son blog que, parmi ses étudiants, le pic des « du coup » a été atteint 18 fois lors d'un exposé
de douze minutes.
Compter les « du coup » devient obsessionnel
Cette expression
familière, née au XIXe - on la retrouve de temps à autre chez Balzac et
Maupassant -, ne traduit pas uniquement la conséquence ou un rapport de temps.
Les plus jeunes, les collégiens par exemple, peuvent l'utiliser en début de phrase
pour entamer une conversation. « Et du coup, tu viens chez moi
faire tes devoirs ? » « Du
coup, ouais, mes parents sont d'accord. » Dans ce cas précis, le « du coup » permet de prendre
une respiration, de chercher ses mots.
voici une poignée de synonymes, à l'usage de ceux qui
voudraient être décontaminés : « donc », « finalement », « évidemment », «
nécessairement », « par conséquent », « à la suite de quoi », « de ce fait », «
dans ces conditions », « au final », « en fin de compte ».
Récapitulons :
- la conséquence : donc, par conséquent, de ce fait
- la succession temporelle
rapide : aussitôt
- un mélange de temps et
de conséquence : finalement, pour
finir, en fin de compte
Mais, il est souvent familier et sert de « cheville »
dans le discours oral.
Il remplace euh… (« attendez, je réfléchis » )
Il introduit une fausse
logique destinée à prouver le bien- fondé de sa pensée à son interlocuteur :
Comme je pensais que vous étiez absente,
du coup je n’ai pas commencé mon travail.
Amicale dédicace à Ben.